Lettre à un ami lointain
Rédigé par Marc Bonnant - -Pour Cioran, la liberté commence par un renoncement aux origines. La volonté de penser et d’écrire dans une langue étrangère constitue le premier mouvement d’un exil désiré, quitte à se dépendre de toutes les servitudes du cœur. S’acclimater au néant, se découvrir des affinités avec le chaos, devient un principe de survie : « Tout est superflu. Le vide aurait suffi. » Cioran vivra cet abandon dans le remords.